Histoire, Mémoire et Carri

Bonjour à tous !

Raaaah.

Plus que deux jours !

Nous avons consacré ces deux derniers jours à la famille ! C’était d’ailleurs essentiellement la raison de notre visite sur l’île.

Consacrer des jours à la famille, ça veut dire sacrifier son tour de taille. Surtout chez Marraine.

Rien à faire, même si on s’est servis copieusement une première fois, « en reprendre » est un passage obligé. En même temps, c’est tellement bon qu’on ne se fait pas prier !

Après notre traditionnel passage du samedi au marché forain de Saint Pierre, nous sommes donc allés grossir en famille.

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Et surtout, on a passé l’après midi a discuter avec Tonton de son père. Né en 1893, Mr Calogine Senior est parti en 1914, comme des centaines d’autres réunionnais, faire la guerre dans les tranchées pour défendre « La Mère Patrie ». C’est étrange d’entendre parler de Patriotisme à plus de 13.000km de la France. Mais la Réunion était alors une colonie française et si Ludovic Calogine (le père de Tonton) était considéré non pas comme un citoyen français, mais comme un indigène, et bien il avait tout de même le devoir de défendre « sa » Patrie. De quel côté est-il allé ? Aucune idée. Tonton sait que son père a été blessé à la jambe en 1916 puis capturé par les Allemands. A l’hôpital en Allemagne, il était le seul « Schwarz » (Noir) évidemment. Les familles allemandes venues visiter les soldats blessés n’en avaient jamais vu. Il est devenu une véritable attraction. Alors Ludovic Calogine a vu défiler sous ses yeux des familles allemandes ébahies qui, ravies de le voir, lui offraient du pain, du fromage… tant et si bien que pour « écouler » ses stocks, il devait en donner aux autres blessés une fois les visites terminées. Les années 10, c’est l’apogée de l’ère Coloniale et le « Noir » fascine. Il renvoie aux mystères de l’Afrique, c’est l’exotisme enchanteur, le sauvage sanguinaire que « l’Homme Blanc » se doit de guider sur le droit chemin ! C’est l’époque de « Y’a Bon Banania » et des Zoos humains… C’est une histoire fascinante ! Bref, mais je m’égare…

En Allemagne, une fois soigné, Ludovic a du travailler dans les champs en tant que prisonnier. « La vie n’était pas si terrible, ils étaient bien traités » me dit Tonton. « La deuxième guerre ça, c’était un massacre. Aucun respect du prisonnier. Mais mon père, entre 16 et 18, il ramassait des pommes de terre et de l’ail et il avait 3 bons repas par jour, de la viande, du pain, du fromage. Les patrons leur apportaient directement la nourriture et les invitaient à boire le thé avec eux. Ils avaient même de la soupe tellement épaisse que le fourchette tenait droite dedans » rajoute-t-il avec un sourire. On passe une bonne partie de l’après midi à égrener ses souvenirs et… j’en profite pour prendre des tas de notes (on se refait pas : historienne un jour, historienne toujours). Marraine me raconte sa jeunesse : comment elle était « garçon de bureau » puis blanchisseuse. J’aimerais en savoir tellement plus ! Mais déjà il faut partir pour aller voir les arrières cousines (ou bien les arrières Grandes cousines ??) Barbara et Déborah un peu plus haut dans Saint Pierre. Louise est une petite star, tout le monde veut la porter et elle est couverte de cadeaux tandis que mes jambes se couvrent de piqûres de moustiques.

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Nous sommes passés à Saint Denis goûter de nouveau au charme de la capitale réunionnaise. Et… on a pas résisté, nous sommes allés manger au Roland Garros, LE restaurant de « bordmer » de Saint Denis. Un émincé de poulet massalé pour moi et un cari de crevettes pour Guy. Une petite glace.

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Et l’addition: 50 euros. L’équivalent de 10 repas pour une personne dans les camions bars de bord de route… ! Aïe. Guy se paie même le luxe de s’étaler du riz sur la figure.

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On ne peut pas passer à Saint Denis sans aller voir le Barachois et la vue splendide sur la Route en Corniche et sans aller admirer  le Baobab de Château Morange / Les Camélias.

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Louise est fascinée par la taille énorme de cet arbre  et elle se marre tandis que je l’assied sur une protubérance. Elle pourra dire qu’elle a grimpé sur le Baobab ! Il parait que mon père a gravé son nom quelque part là-haut mais… je cherche encore le moyen d’accéder aux branches les plus basses ! Deux créoles discutent au pied de l’arbre et tandis qu’ils nous prennent en photo, ils rigolent en disant que « si un jour le cyclone déracine cet arbre, la Réunion aura coulé ». « Té, un sourire pour Papy tifille ! » crie un des deux hommes en gesticulant pour attirer l’attention de Louise.

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On discute quelques temps avec eux  de l’arbre (bien oui, où sont les feuilles ?!) et du temps qu’il fait avant de reprendre la route pour aller voir mes Grands cousins. Une fois de plus, Louise est la star, elle fait du charme à tout le monde, passe de bras en bras et on lui regarde les oreilles pour savoir si elle restera couleur « bretonne » ou si elle prendra un teint plus hâlé.

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La nuit tombe déjà. On file direction le Sud mais les bouchons nous coupent dans notre élan. On s’arrête au bord de l’eau et « Louise la Routarde » s’avale son biberon comme à la maison là, sur un parking face au soleil couchant tandis que Guy change une roue (sic).

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Une équipe qui gagne somme toute !

A bientôt pour ce qui sera déjà le dernier post du voyage (mais où est passé le temps… ?!)

Merci pour vos commentaires les mamies, tatas et mamies en puissance ! 😉

Céline, Guy & Louise

6 réflexions sur “Histoire, Mémoire et Carri

  1. Quel plaisir de vous lire et en plus un peu d histoire génial Louise est superbe et c est un vrai régal de voir les photos profitez bien de vos derniers jours car ici il pleut c est juste pour vous mettre en condition
    Encore merci de nous avoir fait partager votre escapade
    Biz à vous et surtout à Louise la routarde

  2. Louise accrochée à l’ arbre comme un petit « pin’s »c’est très drôle! !!
    Bon c ‘est bien les photos mais maintenant on a envie de vous voir pour de vrai alors à très vite.
    Gros bisous.

  3. bonjour à vous 3
    c’est toujours un réel bonheur de lire vos péripéties et de vous suivre pas à pas et encore plus avec avec votre moussaillon
    c’est un rayon de soleil dans notre grisaille »estivalle »
    profitez de ces derniers jours
    à très bientôt
    bisous à Louise
    ps:Gautier a pointé le bout de son nez le 15

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